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mardi 21 août 2018

Communication de Robert Steck sur sa démision, lors du conseil du 9 juillet



Mes chers collègues,

Après 12 années de présence, je vous informe que ce conseil est le dernier auquel j’assiste assis autour de cette table, au moins pour ce mandat.
Je profite de cette occasion pour vous remercier des témoignages d’amitié que vous m’avez prodigué lors des problèmes de santé de mon épouse puis de moi-même.
Ce sont d’ailleurs ces problèmes de santé qui font que je termine aujourd’hui ce mandat : la vitesse avec laquelle je récupère mon bras droit et ma jambe est trop lente pour que je redevienne complètement efficace avant de nombreux mois. Et je n’aime pas faire les choses à moitié. Cela va permettre à un autre d’acquérir une expérience avant l’échéance de 2020. 
C’est ainsi que j’ai commencé : à 2 ans de la fin d’un mandat.
Rassurez-vous, ou désespérez-vous : vous me verrez encore mais, comme au siècle dernier au long des années 80, dans les rangs du public.
Certains d’entre vous étaient à peine nés que j’assistais déjà très régulièrement au conseil qui se tenait le vendredi soir dans l’actuelle salle des mariages.
Cette ancienneté me permet d’émettre un jugement informé sur la qualité du travail qui se fait ici. J’ai pu remarquer que depuis ces 10 dernières années, il se dit beaucoup moins de bêtises autour de cette table.
Par exemple, j’étais là lorsque l’envoyé de Rambouillet est venu nous vendre l’adhésion de la ville à leur nouveau service de ramassage/retraitement des ordures ménagères. La conclusion, au bout d’une heure, était que, grâce à l’usine de Ouarville et au recyclage, la valorisation de nos déchets paierait totalement le service. Vos feuilles d’impôts sont là pour que vous puissiez vérifier l’exactitude de la démonstration !
À côté, les divers avenants dont on nous a informés ce soir, sont peu de choses.

Mais mon plus inoubliable souvenir remonte à la construction des Prairiales.
Il se trouve qu’un tuyau d’évacuation d’eaux usées traversait le terrain perpendiculairement à la voie d’accès à construire. Pour éviter que la chaussée ne fasse un cassis à cet endroit, le conseiller en charge du dossier a énoncé la solution mise en œuvre. Je cite : « nous avons remplacé la buse de 40 par 2 buses de 20. »
En entendant cela, comme vous j’ai fait un bon sur ma chaise. Mais, public, je n’ai rien pu dire sur ce problème de CM2. Ce qui m’a étonné, c’est que ni le maire de l’époque, entrepreneur de travaux publics, ni le 1er adjoint, ingénieur DDE, n’ont fait de commentaires.
J’ai 2 explications à ce silence (que je donne suivant l’humeur du jour), mais je suis volontiers preneur d’une 3ème.

Sur ces 12 années d’élu, j’ai un regret : c’est l’absence de démocratie réelle dans nos pratiques. Je dis bien « démocratie réelle ».
J’ai vécu en Afrique, 12 ans dans une vraie dictature aux apparences de démocratie, avec élections régulières mais parti unique : même pas besoin de bourrer les urnes. J’en connais les traits, les avantages et les limites.
Lors du mandat précédent, le maire adjoint m’a, en conseil, et suite à une remarque, renvoyé dans les cordes en précisant que, si je n’étais pas contant, il y avait des élections dans 5 ans, qu’il avait été élu et qu’il faisait ce qu’il voulait jusqu’à la prochaine échéance.
J’ai une plus haute idée de la démocratie et je n’ai jamais confondu majorité des exprimés avec blanc-seing, surtout lorsque le plébiscite est assuré par 25% du corps électoral !
D’un autre côté, comme on dit, ce type d’autisme est très partagé.
C’est cet entêtement à ne rien vouloir admettre des remarques de la minorité qui m’a obligé à faire condamner la ville par le Tribunal Administratif. Et pourtant, si j’étudie les textes, je ne suis pas très procédurier.

Avant de rejoindre les rangs du public, ce que je ferai dès le prochain conseil, j’émets un souhait : que cet état des choses évolue. Peut-être qu’alors, ceux de nos collègues qui, fatigués de n’avoir à obéir qu’à l’injonction « tais-toi et lève la main », peut-être, dis-je, reviendront-ils. C’est mon souhait pour le présent et pour les mandats à venir.

Je vous remercie.
Lundi 9 juillet 2018